ALM : Tout d’abord présentez-nous l’association Oum Keltoum…
Ismail Berrada : L’association Oum Keltoum est un projet familial qui existe depuis 12 ans. Cette structure a pour but initial d’aider les femmes, enfants et adultes du quartier Sidi Moumen à s’intégrer socialement à travers une panoplie d’activités que nous mettons à leur disposition. Le choix de Sidi Moumen s’explique par la sensibilité de ce quartier et des problématiques existantes en son sein.Comment accompagnez-vous cette cible ?
Au départ l’association a eu pour vocation de s’occuper essentiellement de la femme. Notre accompagnement se déclinait en deux aspects. Le premier est d’ordre éducatif particulièrement à travers les cours d’alphabétisation qu’on dispensait. Le second aspect est créatif mais aussi formateur. Nous avons intégré des formations diplômantes dans les métiers de l’artisanat marocain telles que la couture ou la broderie permettant ainsi à nos bénéficiaires d’atteindre une autonomie financière qui leur permet de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. Ces formations se font en tout respect de nos traditions et du savoir-faire marocains. Petit à petit et pour accompagner ces femmes à s’émanciper nous avons commencé à nous intéresser à leurs enfants. D’où l’idée de développer des unités préscolaires et de suivi scolaire dont bénéficient aujourd’hui environ 600 enfants.
Le préscolaire est en effet une pierre angulaire de notre projet. C’est d’ailleurs à ce cycle que se forment l’enfant et l’humain en général. Nous partons ainsi de la conviction que l’école est un passage important vers l’accomplissement de l’être. Ainsi si l’enfant ne met pas les pieds à l’école il sera voué à l’échec. Notre intervention consiste à accueillir les petits dans des salles de classe et leur fournir trois repas par jour.La santé occupe également une dimension importante dans votre champ d’activité. Sur quoi portent les actions engagées ?
En effet, nous disposons d’un dispensaire qui relève d’un partenariat conclu avec le ministère de la santé. Nous nous chargeons d’accueillir des gens pour des consultations gratuites avec un focus sur la pédiatrie et la vaccination. Par ailleurs nous nous chargeons actuellement de la construction d’une structure hospitalière ayant pour but de subvenir aux besoins du quartierQuel est le lien entre l’association Oum Keltoum et le centre culturel El Ghali ?
Le centre culturel est complémentaire au centre social. Les deux centres portent le nom du couple fondateur. Ce sont deux personnes qui de leur vivant étaient socialement très engagées. La création de ces structures est l’accomplissement de leurs vœux. Au-delà de l’aspect social, l’être humain a besoin d’un enrichissement culturel. D’où l’idée d’accompagner la jeunesse du quartier Sidi Moumen à s’affirmer et de voir ses projets atteindre le stade de l’excellence.
Le centre El Ghali propose entre autres plusieurs activités telles que les arts plastiques (sculpture, dessin, peinture…), la danse (hip hop, jazz, oriental, classique, salsa …) ou encore le conservatoire de musique ouvert à tout le monde. De même, le ballet est l’une des activités artistiques qui connaît un franc succès à notre niveau. Près de 150 filles viennent en tutu chaque semaine pour danser. Le centre dispose également d’un grand amphithéâtre de 350 places moderne et équipé…. Beaucoup de choses que nous déployons au profit des habitants du quartier.Après plus de 10 ans d’existence, quelles sont vos orientations actuelles ?
Notre objectif est de promouvoir cet environnement que nous avons bâti tout au long des 12 ans d’existence.
Nous voulons développer davantage notre activité et faire partager avec les autres nos réalisations. Nous invitons toute personne porteuse de projet social ou culturel à se joindre à nous. Nous ambitionnons de fructifier nos partenariats pour accompagner les personnes démunies à reprendre de l’espoir et de s’intégrer sur le plan social et économique.Comptez-vous réitérer cette expérience dans d’autres quartiers de Casablanca ?
Nous n’avons pas encore fini de nous développer au niveau de Sidi Moumen. Nous comptons construire de nouveaux centres qui combleront d’autres besoins dans le quartier. Nous nous penchons également sur la création de coopératives spécialisées en broderie, couture ou gastronomie. Notre finalité est d’accompagner les talents et artisans de Sidi Moumen dans la promotion de leurs activités par le biais d’incubateurs.
Cette approche donnera plus de visibilité à leurs productions et servira en outre à contribuer à développer davantage la structure. Nous ambitionnons aussi la duplication de ce projet dans la région de Marrakech.
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